Il en va du porno comme du reste: le consommateur a une large part de responsabilité dans les dérives dangereuses de cette industrie.
La gratuité totale, la concurrence acharnée entre les supports et les plateformes de diffusion, la consommation d'images de plus en plus trash en terme de dégradation de dignité ou de violence font que le milieu, déjà interlope par nature, vire de plus en plus au glauque.
Même si cela touche surtout le X hétéro qui continue à traiter toujours aussi mal ses actrices (femmes-objet, souvent très jeunes et véritablement exploitées), le porno gay n'est pas exempt de critiques. L'appât du gain des producteurs et le culte de l'ego des hardeurs nourrissent un système qui broie les individus.
Il n'y a aucune sympathie, aucune humanité, et bien peu de convivialité dans toutes les interfaces classiques (FB, twitter, Instagram…) occupées par les étalons et autres “bottoms alpha” qui font suivre leur pseudonyme d'un triple X, comme s'il s'agissait d'un label. Juste de la viande finalement, plus ou moins poussée aux hormones et piquée aux produits conduisant, à terme, à la tombe, à l'image de ce petit taurillon de 28 ans, récemment empoisonné à force de remplir son scrotum de silicone en signe de soumission à son “master”.
Pas de sexe champagne, pour le fun, le plaisir et le partage. Pas de juste équilibre entre un type de divertissement très particulier et la recherche du profit légitime. On s'achète une vertu en promouvant le “sexe responsable” et en posant pour telle ou telle association mais ça ne dure jamais bien longtemps et on s'accommode bien de l'image frelatée que le X donne du sexe et de l'incontournable rapport à l'autre avec qui on le pratique…
Avant de baver devant tel rugbyman taillé comme un demi-dieu et tatoué comme une affiche publicitaire ou telle autre icône poilue qui démonte et laboure à la chaîne, qu'on se demande si les érections sont bien naturelles, si les capacités dilatatoires prêtes à accueillir un bras entier sont bien choisies à l'instant t du tournage et assumées quand il faudra consulter un proctologue…
La pornographie est peu être le stade ultime de la liberté d'expression et de création mais c'est un domaine qui est menacé. D'abord par lui-même, par ses excès, et ensuite par la société civile qui, bien hypocritement, le désigne toujours comme faisant partie de ses boucs émissaires. En France, on reparle d'ailleurs de durcir (sans jeu de mot) la législation en la matière et le sujet n'est pas un serpent de mer enfermé dans un tiroir.
Alors, au lieu de consommer du X comme des décérébrés, soyez exigeants et responsables, n'en gardez que le meilleur et faites-le vous-mêmes :-)
Conseil de lecture: Marie MAURISSE, Planète porn, Stock
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