Se rendormir sur le petit matin, c'est l'assurance de faire
des rêves érotiques totalement décadents qui vous laissent en mémoire une
étrange sensation de réalisme.
En l'occurrence, un restaurant à la fois chic et feutré de
cuisine traditionnelle. Tables rondes et nappes claires, bonnes bourgeoises et
bons bourgeois autour. Discussions en fond sonore et cliquetis métalliques sur
porcelaine. Ballet discret des serveurs.
Pas du tout la mise en scène d'un porno, ni dans le style
des personnes, ni dans celui des habits. Et pourtant.
Je dîne -ou déjeune, je ne saurais le dire précisément- avec
deux amis. Le premier indistinct mais l'autre est clairement identifié, il
s'agit de Mike Hunt qui m'a souvent photographié. Nous sommes attablés dans
dans sorte d'extension rectangulaire largement ouverte la salle principale et
les commensaux des deux tables qui nous environnent sont en plein travail
charnel. Soupes de langues, caresses, on en arrive vite à de profonds gobages
de chibres bien tendus et autres pinages visiblement appréciés…
Personne ne s'étonne de ce spectacle que nous ne sommes
d'ailleurs que les seuls à regarder, avec un certain détachement. Dans mon
cerveau embrumé de rêveur je perçois bien quelque chose d'inhabituel mais sans
plus. Je cherche à voir si d'autres couples sur d'autres tables se livrent aux
mêmes jeux mais je n'en vois pas. La salle de restaurant n'est pas pleine. Les
bouches et les fondements des garçons d'à côté, en revanche, le sont dans un
mélange de semi nudité et d'étoffes froissées.
Et Mike de dire, avec l'un de ces airs énigmatiques dont il
a le secret:
-C'est vrai qu'on paye plus cher ici, mais c'est un endroit
tranquille.
Comme quoi le rêve érotique peut aussi être plein d'humour.
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